Episode 3

Croissant et Véhicule Autonome

Temps de lecture :13 min.


L’attente

J’ai dû me lever tôt, car l’audition est de l’autre côté de la ville. Maintenant me voilà en sueur et en avance. J’ai trente minutes devant moi, que je ne souhaite pas consacrer à une énième lecture du dossier ; cela reviendrait à sous-entendre à moi-même que je ne me sens pas tout à fait prêt.
Par contre le petit-déjeuner est déjà un peu loin, et je ne sais pas pendant combien de temps ils vont me cuisiner. J’aurais vraiment bien mangé un croissant. Idéalement accompagné d’un bon petit café serré. Sentir la mie voluptueuse glisser le long du palais, les miettes qui collent autour des lèvres…

Voilà, je vais me chercher un croissant, ça va m’occuper l’esprit et m’éviter de penser à la réunion. Ce sera sans doute aussi efficace que la méditation qu’Elisabeth m’avait demandé de “absolument pratiquer 30 minutes avant le début de l’audition !

Par contre ça risque de ne pas être si facile de trouver un croissant à 8h30 du matin.

Depuis que le ministère de la production a mis en œuvre une politique de prix basée sur l’internalisation des externalités, ça a un peu chamboulé les habitudes de consommation. La prise en compte de la pénibilité du travail a ainsi conduit à une revalorisation d’un facteur quatre des horaires de nuit et une limitation à trois nuits par semaine. Il est vrai que se lever tous les jours à quatre heures pour aller préparer des croissants ça pouvait être considéré comme un peu “pénible” à la longue.

Dans ces conditions il a été très compliqué pour les boulangeries de continuer de proposer des croissants frais à 8h le matin à tous les coins de rue. De nombreuses boutiques se sont transformées en ateliers populaires. Chacun peut venir y fabriquer du pain et des gâteaux, pour soi et ses proches, à tour de rôle. Moi j’y vais une fois tous les quinze jours, on travaille dur tout le matin, on fait un bel apéro avec des focaccias à midi, c’est sympa.

Je marche un peu autour de la place, grouillante de personnes affairées à cette heure pourtant matinale. Le long de la voie cyclable rapide j’aperçois un cyclo-kiosque qui vend des croissants. Son kiosque est magnifiquement décoré, le vendeur est en costume à queue de pie, une toque sur la tête ; une manière habile de suggérer qu’il fait commerce d’un produit de luxe. A mon avis je ne m’en tirerai pas à moins de cinq euros, mais bon c’est un jour exceptionnel.
J’essaie discrètement de voir le prix, tout en prenant un air absorbé pour ne pas me faire remarquer.

C’est ce qui a été le plus dur à intégrer pour la plupart des personnes, moi le premier. Le fait que des produits de consommation courants, des plaisirs simples, symboles d’une culture populaire, soient devenus des produits de luxe.
Pendant des décennies on avait eu l’impression qu’aller acheter des croissants le dimanche matin était un rituel vertueux, qui soutenait une activité artisanale dans laquelle chacun faisait sa part du labeur de façon harmonieuse.
L’internalisation des externalités a révélé l’ampleur de l’illusion : la revalorisation du travail manuel et la mise en place d’une production agricole régénératrice de la terre n’est pas compatible avec un croissant à 1€ le dimanche matin.

Le prix n’est pas affiché, mais ses croissants sont trop tentants, je suis obligé de lui demander :

  • Bonjour, combien coûte un de vos magnifiques croissants appétissants et dont la fière allure est incontestablement la marque d’une main de maître
  • Ah, ah, monsieur est connaisseur à ce que je vois ! C’est 8 euros monsieur.

Impossible de décrire la sensation qui se déclenche soudainement dans mon ventre, puis gagne ma poitrine et finit par irradier tout mon cerveau. J’ai beau me préparer, mes estimations sont toujours en deçà. Je n’arrive pas à me faire à ces prix. Alors encore une fois je ravale tout ça puis je réponds de façon digne :

  • Ah, c’est un peu au dessus de mon budget.
  • Je comprends monsieur, mais sachez que c’est tout fait à la main, exclusivement à partir d’ingrédient issus de l’agriculture conventionnelle (ce qu’on appelait le bio avant, voir l’épisode 1), et je me suis levé à 5h pour les préparer et être là pour les amateurs. Pour moi vous comprenez, un croissant est politique.

Un croissant politique ? Notre vendeur serait-il un sympathisant des « croissantistes” ? Ce mouvement, qui prône tout sauf la décroissance, a cristallisé cette grogne sourde émanant des milieux qui pressentaient que les choses leur échappaient, que le changement de société ne leur était pas favorable. Le mouvement “Des Croissants”, surnommé aussi le mouvement “Croissantiste”, s’est créé spontanément suite à une publication sur les réseaux sociaux du patron d’une grande boulangerie dénonçant la revalorisation des horaires de nuit. Le message a été relayé des millions de fois et plusieurs milliers de personnes se sont donné rendez-vous un dimanche matin, dont certaines avec des kiosques ambulants pour distribuer des croissants qu’ils avaient fabriqués eux-mêmes, scandant un slogan un peu confus : “On n’est pas décroissant, on veut des croissants”.

Le croissant n’était qu’un symbole dont l’origine a vite été oubliée ; en réalité c’est toute la logique du système actuel qu’ils remettent en cause. Le mouvement a rapidement pris de l’ampleur. Il a été rejoint par des entrepreneurs et aussi une frange de salariés aisés. Il a fini par trouver ses principaux meneurs auprès d’anciens grands patrons du CAC40, dont certains ont d’ailleurs été arrêtés suite à des actions violentes en marge des manifestations.

Pour savoir un peu à qui j’ai affaire, je demande sur un ton neutre :

  • Vous êtes un militant du mouvement Croissantiste ?
  • Ah, ah, non pas du tout ! Ah, enfin au début, mais j’ai vite déserté. Ils n’ont rien compris ceux-là, ils regardent le monde par le mauvais bout de la lorgnette. Non, moi je fais ce que j’aime, je le vends au juste prix pour vivre, et c’est bien ainsi. Je n’ai rien changé à ma façon de travailler, juste que quand le temps le permet je viens vendre à l’extérieur parce que c’est agréable.  Et vous, qu’est-ce que vous faites comme travail ?

Je ne sais pas trop quoi répondre… Alors, je bafouille : 

  • Heu… je suis artiste en quelque sorte ! C’est un peu compliqué pour moi actuellement vous vous en doutez, et j’ai justement une réunion ce matin pour défendre un projet, je dois filer. Au revoir.
  • D’accord, on se dit au revoir. Si ça marche pour vous, vous aurez de quoi m’acheter un croissant et si ça ne marche pas c’est moi qui vous en offrirai un pour vous consoler !

La réunion

On me propose de m’asseoir sur une chaise, un peu ferme, devant la table ovale constituée d’un plateau de verre épais. Aucun décor dans la salle, juste une grande fenêtre qui donne sur un parking en cours de transformation en zone de maraîchage, et on peut entendre le tintement atténué des coups de pioches dans la terre dure à travers les fenêtres. 

Face à moi quatre personnes, à l’allure aussi déstabilisante que ce auquel je m’attendais. A l’extrémité à gauche, le visage rond, allure enjouée, lunettes relevées sur le front, s’agitant sur son siège, celui que je devine être le président de séance prend la parole : 

  • Bonjour M. Laprès, merci infiniment d’être venu jusqu’à nous. Avant que vous ne commenciez votre exposé, je vais vous présenter les membres du jury qui vont rapporter votre dossier auprès de la Commission de l’Intérêt Sociétal. Je suis moi même André Etasud, avec une longue expérience dans le syndicalisme, à côté de moi Madame Gagnant, entrepreneuse dans les domaines de… quelles entreprises avez vous créées Sylvie, je ne me souviens plus précisément…

Sylvie Nautin, la cinquantaine, droite comme un i. Elle a cette assurance de celle qui n’a pas besoin de la reconnaissance d’autrui, mais qui l’obtient tout de même. Elle complète : 

  • Domaine informatique, essentiellement autour de la valorisation des technologies d’intelligence artificielle.
  • Ah oui, très bien. Ensuite nous avons Monsieur Descatourdieu, sociologue à la retraite qui nous a fait l’honneur de bien vouloir participer à ce jury, et enfin monsieur Villapani, qui est heu… mathématicien on peut dire je crois, mais pas que !

Je ne sais pas qui de Descartourdieu ou Villapani me fait le plus peur. Le sociologue a une montagne de dossiers en désordre devant lui, des feuilles qui s’échappent des chemises en carton racornies. Il est déjà en train de prendre des notes et n’a pas levé le regard depuis que je suis entré dans la pièce.
A côté le mathématicien, individu totalement insaisissable. Cheveux longs, gras, noués par un chignon sur le sommet du crâne. Il ne porte pas la barbe, il est seulement mal rasé. Vêtu d’un costume orange au tissu fripé, qui laisse apparaître sur le devant une magnifique cravate verte. Il me regarde fixement avec une bienveillance qui contraste avec ses lèvres tremblantes.
C’est finalement le président de séance, qui me paraît le plus facile à cerner. Il reprend :

  • Nous sommes donc là pour évaluer le potentiel économique de votre projet, l’économie s’entendant je vous le rappelle comme “l’art de bien administrer notre maison commune”. 

Il prononce ces derniers mots sur un ton presque jubilatoire, comme s’il venait de faire un trouvaille.

  • Économie et écologie sont en fait de parfaits synonymes !”. 

Il regarde ses collègues, pour mesurer son effet, mais les évidences qu’il aligne ne semblent pas les émouvoir.

  • Parmi les critères économiques on trouve en premier lieu le bien-être des personnes, vous devrez nous montrer comment votre proposition augmente la joie et développe le vivant en général. Vous devrez aussi expliquer comment votre projet contribue à régénérer l’environnement, en tenant compte bien évidemment de toutes les externalités de votre produit au travers d’une Analyse de Cycle de Vie conséquentielle… Enfin, vous connaissez aussi bien que moi la liste des critères écologiques, heu, économiques, enfin c’est pareil ! Pour finir, je rappelle à mes collègues du jury que vous avez souhaité être évalué dans la catégorie des projets d’économie artistique. Et maintenant je vous laisse la parole, pour 25 minutes, et nous prendrons ensuite un temps pour une discussion plus libre.

C’est à moi. J’enclenche l’interrupteur neuronal me permettant de basculer en mode “conviction”, c’est à dire “j’y crois tellement que vous allez y croire aussi”.

  • Merci madame, messieurs, de me recevoir pour me donner l’occasion de présenter ce projet qui j’espère saura convaincre et vous fera vibrer comme il fait vibrer toute l’équipe que je représente ici aujourd’hui devant vous. Car en effet il s’agit d’un projet éminemment collectif, qui est né dans le monde d’avant, mais dont l’usage a été intégralement repensé pour les enjeux du monde d’après. Et c’est pourquoi notamment il s’inscrit donc aujourd’hui dans la catégorie des projets économiques de type artistique, alors qu’il s’agit essentiellement d’un dispositif de transport. Nous avons développé un véhicule sans conducteur, à énergie électrique, destiné à transporter des personnes sur des courtes distances, typiquement entre leur lieu de travail, de résidence, de loisir et un autre point de transport en commun.”

J’ai ma présentation qui défile à l’écran, ça se déroule aussi facilement qu’un rouleau de papier toilette lancé avec élan. 
Faire rêver avec la présentation technique est la partie la plus facile de l’exercice. Les ingénieurs m’ont donné quelques images et vidéos. J’insiste sur la science et la technique en tant qu’activités créatives et inventives, sans devoir recourir au moindre bullshit ou argument fallacieux ; à moins que je les ai tellement intériorisés que je ne les ressens même pas.

  • “Alors vous allez me demander : mais quel est l’intérêt d’intégrer une nouvelle offre de mobilité dans nos villes aujourd’hui, qui viendrait s’ajouter à la liste déjà longue des moyens de transport existants, que ce soit les moyens individuels actifs ou les transports collectifs, et qui sont parfaitement adaptés aux pratiques de mobilité actuelles ? Et bien c’est là que réside l’originalité de notre projet, dans sa dimension que nous n’hésitons pas à qualifier de poétique.

J’insiste de façon appuyée sur le mot « poétique ». C’est là que réside le point de bascule de mon argumentation.

  • “Le fait qu’un véhicule se meuvent et transporte des humains alors qu’aucun humain n’en a le contrôle, c’est tout à fait saisissant. C’est un renversement de paradigme radical par rapport à la conception de la voiture individuelle dans le monde d’avant. Notre vision est que les rues ont besoin d’être poétisées et réenchantées. Et en ce sens notre projet est dans la lignées des nombreux projets artistiques déjà opérationnels. Avec ce projet de navette autonome, notre ambition est de créer un spectacle permanent. Imaginez un ballet réalisé par des centaines de véhicules synchronisés qui sillonnent les rues, empruntant des routes optimales et emplissant la ville de la clameur de leur mouvement silencieux. L’intention artistique est de suggérer une métaphore de l’époque paléoarchéenne qui a vu apparaître la vie comme émergence de forces sans finalité. Cette humanité pilotée de façon harmonieuse par la machine peut aussi être considérée comme l’allégorie d’une démocratie idéale ».

L’entrepreneure m’interrompt au beau milieu de ma tirade enflammée en levant la main.

  • “Alors certes l’idée est intéressante, en particulier le design des véhicule est original, et j’imagine assez bien qu’en adaptant leur forme pour les faire ressembler à des animaux on pourrait créer un sentiment esthétique intéressant, comme un troupeau d’animaux sauvages pacifiques colonisant la ville. Mais il y a quelque chose que je ne comprends pas bien dans le projet, qui est plus de nature technique. Rassurez-vous je ne vais pas vous demander de me justifier l’utilisation des techniques d’intelligence artificielle. Non, c’est simplement l’intérêt de supprimer le conducteur que je ne comprends pas… Cela semble tout de même poser de nombreuses contraintes techniques, comme vous l’avez brillamment souligné dans votre exposé.”  

Je réponds comme sans y penser :

  • “Ce projet n’a de sens que si le véhicule est sans conducteur. Cette contrainte est au cœur du projet et de sa dimension poétique. Le charme de cette mobilité tient à l’absence de conducteur. Remettez un conducteur et la poésie s’évapore instantanément.” 

Je sens que mon argument ne prend pas tout à fait. Je savais que la partie poétique était celle avec laquelle j’étais le moins à l’aise. Je voulais en rediscuter avec Elisabeth hier soir pour mieux comprendre mais elle me disait que “ça ne se comprend pas ça se ressent ces choses là”. Et maintenant je ne me ressens pas justement de sortir les petites phrases qu’elle m’a apprises : “saisir le miracle de la quotidienneté”, “porter un regard réenchanteur sur le monde”, etc. Je ne maîtrise pas la théorie poétique, et je manque de pratique.
Autant je peux inventer des histoires qui font briller les yeux sur des développements technologiques utilitaires, autant ne croyant au fond de moi pas une seule seconde à cette histoire de dimension poétique, je suis incapable de masquer l’imposture.
Alors c’est plus fort que moi, je veux employer mes propres arguments, ceux que je connais tellement par cœur que je ne saurais dire si je les maîtrise parce que je les crois vrais ou si je les crois vrais parce que je les maîtrise.  

  • En même temps, demander à quelqu’un de conduire une navette alors qu’on sait qu’il est techniquement possible de la rendre automatique, ça a quelque chose d’absurde. C’est un travail pénible et à la fin de la journée il faut le payer. Donc ça aussi c’est un argument qu’il faut avoir en tête !” 

Un silence épais vient d’envahir la pièce.
C’est le vieux sociologue, celui qui était plongé dans ses notes depuis le début, qui semble réagir le premier. Il se redresse avec une lenteur infinie sur le dossier de sa chaise tel un vieux chat s’extirpant de sa torpeur. C’est la première fois que je croise son regard depuis le début de la réunion, et je découvre des yeux pétillants et malicieux, tout l’inverse de son corps. Sa voix surannée semble provenir d’un autre âge, mais son ton est assuré :

  • “Monsieur Laprès, il me semble que votre conception du travail est un peu… arriérée si vous me permettez l’expression, de la part d’un ancien comme moi qui s’adresse à un jeune comme vous.”

J’essaie de ne pas relever l’offense, mais je ne vais pas me laisser faire non plus :

  • j’avoue ne pas bien comprendre ce que notre produit innovant et le travail créatif qu’il a nécessité pourraient avoir d’arriérés en effet
  • C’est parce que vous continuez de penser que le travail est une contrainte. En particulier le travail physique. C’est un mythe monsieur Laprès. Un mythe ancien, mais pas éternel. Nous entrons dans un nouvel âge, qui ne sera pas d’or c’est certain, mais dans lequel le rapport au travail se transforme. Nous voyons se développer ce qu’avec mes collègues nous appelons une érotique du travail, fondée sur l’engagement du corps, le contact, et la répétition. Prenons l’exemple de la conduite automobile si vous le voulez bien. Vous vous rappelez certainement que jusqu’à il y a peu, la conduite automobile était un sport très prisé. Alors ce n’était pas la même chose qu’une navette bien sûr, il y avait la vitesse, et de puissantes sensations physiques. Mais une conduite mesurée suppose justement une sensibilité accrue pour ressentir les moindres accélérations dans son corps. Et ce développement de la sensibilité permet cette poésie dont vous avez essayé de nous parler. Maintenant, concernant la répétition, il faut savoir qu’il y de très nombreuses personnes qui se tournent vers nous les sociologues, psychologues, psychanalystes, philosophes, etc., et qui viennent nous dire que les heures passées dans les bouchons leur manquent. C’était pour elles des moments de méditation pendant lesquels leur esprit vagabondait d’une façon qu’elles n’arrivent pas, ou pas encore, à reproduire dans d’autres activités. Leur corps avait tellement intériorisé la conduite, que cela libérait leur esprit comme aucune autre façon. De manière générale M. Laprès, il faut savoir que le rituel est au cœur du fonctionnement d’une société en bonne santé. Donc vouloir absolument éliminer une activité au motif qu’elle serait répétitive et physique est un non sens ! Enfin, et je termine là-dessus, quant à la question du coût du travail… Monsieur Laprès… J’interprète votre remarque comme ayant été prononcée sous le coup de l’émotion. Vous savez bien que cette notion est en passe de devenir obsolète. Nos amis économistes avaient déjà presque abandonné le PIB comme indicateur car ça n’était pas un moyen de mesure adéquat. Il en est de même aujourd’hui pour le coût du travail. On ne peut pas raisonner ainsi Monsieur Laprès…”.

Je n’avais pas prononcé une seule parole ni fait le moindre geste pendant tout ce temps que l’ancien pulvérisait mon projet. Percevant mon malaise le président reprend la parole :

  • Monsieur Laprès, je vous trouve un peu pâle. Vous souhaitez que nous fassions une pause ? Nous reprendrons après, et cela vous laisse un peu le temps pour rassembler vos idées. J’ai prévu une petite collation, il y a de la chicorée et de l’infusion, et”,, il dit en se redressant et haussant le ton pour attirer l’attention de ses collègues, “j’ai prévu une petite surprise ! J’ai trouvé un vendeur de croissants frais avant de venir, j’en ai pris un par personne ! Régalez vous !

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4 commentaires

  1. T’es sûr que tu veux arrêter ?!
    Savoureux cet épisode, comme un croissant du nouveau monde peut-être..

    1. Savoureux !
      L’ambivalence de ton récit, entre utopie qui inclut enfin le « pour quoi » et dystopie dopée a la novlangue post-confinement m’interpelle.
      Tu préviens quand l’épisode 4 sort ?

      1. ça marche Frifri ! Et si tu pousses l’audace jusqu’à liker le post LinkedIn, tu seras même prévenu en avant-premières 😉

  2. Bravo M. Olive Laprès, sans doute le nom de famille qui détrônera Dupont.
    On est fin septembre et je découvre ces 3 billets d’avril, j’avais du épuiser mon crédit internet…
    Je continue ma promenade sur notretravailquotidian

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